Le code noir

 C'est bien au nom de leur statut de race inférieure, de sous-hommes, que les Noirs d'Afrique sont mis en esclavage. Dans la France prérévolutionnaire, à l'ombre des Lumières, on élabora un code juridique pour statuer du droit de l'esclavage avec un juridisme fidèle à la qualité rationaliste française. Le Code Noir, élaboré en 1685, produit du droit pour ceux qui en sont totalement privés.
 Des intellectuels s'en indignent, tel Condorcet (1753 - 1794): "l'intérêt de puissance et de richesse d'une nation doit disparaître devant le droit d'un seul homme", ou Vifville des Essars, un noble abolitionniste: "une loi de sang, connue sous le titre de Code noir, va les [Noirs] descendre du rang d'homme, les vouer à une telle dégradation, qu'elle les incorporera à la terre; elle ne les considérera plus que comme des instruments de labourage.      

C'est sous l'empire d'une loi dont le peuple le plus sauvage aurait horreur, que les malheureux Africains vivent dans nos colonies."
La Convention abolit l'esclavage en 1794 mais le Code noir est rétabli en 1802. Il sera définitivement aboli par décret en 1848 grâce aux efforts de (1804 - 1893), député de la Guadeloupe et de la Martinique.

 Deux articles du Code Noir

  1. - Article 38. "L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lis sur une épaule. S'il récidive une autre fois il aura le jarret coupé et il sera marqué d'une fleur de lis sur l'autre épaule; et la troisième fois il sera puni de mort".
     
  2. - Article 44. "Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer en la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre cohéritiers, sans préciput ni droit d'aînesse, ni être sujets au douaire coutumier... aux formalités des décrets... en cas de disposition à cause de mort ou testamentaire."